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Les gigafactories connaissent leurs premiers hoquets

  • Auteur : Decade for Change
  • lundi 1 juillet 2024

Elles cristallisent beaucoup d’espoirs. Les gigafactories sont ces usines à la taille hors-normes, capables de produire des batteries et des moteurs de véhicules électriques, mais aussi des technologies vertes comme les panneaux solaires. En enclenchant un mouvement de rapatriement des chaînes de valeur, en permettant une massification de la production et des économies d’échelle, elles sont censées contribuer à la réindustrialisation du territoire.

Mais leurs promesses ne seront pas faciles à tenir. Les fabricants européens de batteries pour voitures électriques, dont le franco-allemand ACC (qui a inauguré sa première giga-usine française en mai 2023), rencontrent actuellement plusieurs difficultés.

La première raison est exogène : le ralentissement des ventes de voitures électriques en Europe a mis en pause plusieurs nouveaux projets.

La seconde tient à la durée de la courbe d’apprentissage. La bonne maîtrise et le bon calibrage des outils de surveillance sont essentiels. Or, les machines viennent souvent de Corée du Sud ou de Chine. La barrière de la langue complique le transfert des compétences venant de leurs techniciens. Conséquence : le taux de rebuts, appelé aussi taux de « scrap », s’avère élevé au cours des premières années de vie de ces usines.

Le troisième défi est celui du recrutement. Les sites concentrés dans les Hauts-de-France devraient nécessiter 20 000 travailleurs d’ici à dix ans, alors que les industries locales peinent déjà à embaucher.

Reste enfin une inconnue, celle de la durée de vie des technologies adoptées. Celles employées pour les cellules des batteries ne devront pas changer avant la fin de la période d’amortissement des usines, sous peine de coûteuses reconfigurations.

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