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Les patrons de Renault et Stellantis allument les feux de détresse

  • Auteur : Decade for Change
  • mercredi 14 mai 2025

« Le niveau actuel du marché est un désastre », clame Luca de Meo, le patron de Renault. « À Bruxelles, ils ont compris que les réglementations ont eu pour effet de l’assécher », poursuit John Elkann, le patron de Stellantis. Dans une interview croisée accordée au Figaro cette semaine, les deux dirigeants ont lancé un cri d’alarme, pressant l’Union européenne de simplifier ses réglementations pour redresser la situation.

Il s’est vendu 15 millions de véhicules en Europe l’an dernier, contre 18 millions en 2019. Au rythme actuel, le marché pourrait se retrouver divisé par deux en une décennie. Les dirigeants ont souligné la difficulté à commercialiser des petites voitures d’entrée de gamme. Elles sont leur cœur de marché mais se voient soumises aux mêmes règles que les grosses berlines, ce qui rogne les marges. « Entre 2015 et 2030, le coût d’une Clio aura augmenté de 40 %. Cette augmentation est à 92,5 % attribuable à la réglementation », explique Luca de Meo.

Outre une réglementation différenciée pour les petites voitures, les deux patrons demandent « un guichet unique à la Commission » afin d’éviter les stratégies contradictoires entre les différentes directions générales aujourd’hui en charge de l’automobile, ainsi que des règles « par paquets » plutôt qu’au compte-goutte, s’appliquant seulement aux nouveaux modèles et non aux anciens.

Cette semaine, la Commission a voté une mesure donnant plus de temps aux constructeurs pour se mettre en conformité avec l’objectif de réduction des émissions des véhicules particuliers à moins de 81 g de CO2 par kilomètre. L’évaluation de ces émissions sera étalée sur trois ans, jusqu’en 2027. Le début d’un assouplissement plus large ?

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