Mardi 8 novembre, Emmanuel Macron a réuni à l’Elysée les représentants des 50 sites industriels français les plus émetteurs de CO2. Opérés par des entreprises comme TotalEnergies, ArcelorMittal, Yara ou Butachimie, ils représentent à eux seuls la moitié des émissions de gaz à effet de de serre de l’industrie nationale, et 10 % des émissions totales du territoire français.
Le Président de la République leur a fixé l’objectif de réduire de moitié leurs émissions d’ici 2032, mais ne souhaite pas imposer de contraintes qui menacent les 30 000 emplois concernés par ces sites et augmentent le risque de désindustrialisation.
Pour encourager l’accélération de la décarbonation de ces industries, 5 milliards supplémentaires ont été promis (en plus des 5 milliards annoncés en début d’année dans le cadre de France Relance) si de nouveaux projets émergent qui permettent de respecter le rythme nécessaire dans ce processus.
En face, les industriels ont fait part de leurs demandes : développement massif de l’accès à une énergie décarbonée, passage à l’échelle des technologies de capture du carbone (qui sont encore loin d’avoir fait leurs preuves), visibilité sur l’évolution des prix de l’énergie ou encore mise en place rapide du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), le dispositif qui doit permettre au Vieux Continent d’éviter les fuites de carbone hors de ses frontières quand il taxe les émissions de ses entreprises.
Un point d’étape est prévu dans 6 mois pour évaluer la dynamique de cette décarbonation, mais aucune mesure impérative n’a été annoncée. Ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents plusieurs défenseurs de la cause environnementale, dont Oxfam, qui pointent un rythme trop lent pour atteindre les objectifs de neutralité carbone établis à l’horizon 2050.