Après trois années de pertes abyssales, les experts de l’Association du transport aérien international tablaient sur un modeste retour aux bénéfices en 2023. Ils étaient loin du compte. Les profits nets cumulés des compagnies aériennes ont redécollé à 23,3 milliards de dollars, pour 896 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
L’année 2024 devrait être encore meilleure, et les profits nets retrouver leur niveau d’avant Covid (25,9 milliards de dollars). Près de 4,7 milliards de passagers sont attendus l’an prochain, contre 4,3 cette année, ce qui représentera un nouveau record. C’est en Chine que la reprise est la plus forte.
Le taux de marge nette du secteur devrait progresser de 0,1 point à 2,7 %. Le bénéfice par passager est ainsi évalué à 5,45 dollars, pour un billet moyen à 254 dollars aller-retour. Le recours croissant aux carburants durables, quatre fois plus chers que le kérosène, pèse sur ces marges.
Les États membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale se sont récemment engagés à réduire de 5 % les émissions de CO2 du transport aérien dès 2030, essentiellement grâce à l’incorporation d’au moins 14 millions de tonnes de carburants d’aviation durable. Un geste bien timide, qui devra être assorti d’une réduction du trafic pour faire baisser les émissions conformément à l’Accord de Paris.