L’IA donne un coup de chaud au climat… Et aux GAFAM

Les émissions de gaz à effet de serre ont bondi de 13 % en 2023 chez Google et de 29 % chez Microsoft. Un casse-tête, pour des entreprises qui annonçaient vouloir devenir “neutres en carbone” d’ici à 2030. La hausse provient essentiellement de la construction et de l’approvisionnement en énergie des data centers capables de répondre à l’explosion de l’usage de l’intelligence artificielle.

La requête d’un internaute sur une IA comme ChatGPT consomme environ 10 fois plus d’énergie qu’une requête sur un moteur classique. « À mesure que nous intégrons l’IA dans nos produits, la réduction des émissions pourrait s’avérer difficile », a reconnu Google.

Les GAFAM cherchent pourtant à privilégier le recours aux énergies renouvelables. Microsoft va ainsi investir 2,2 milliards d’euros dans un nouveau projet de data center en Aragon, région espagnole ensoleillée et venteuse qui dispose de fortes capacités en énergies décarbonées.

Mais les besoins sont tels que cibler les seules régions propices ne suffira pas. D’après les estimations de Bloomberg, la consommation de ces hangars géants pourraient, dans certains pays comme l’Irlande ou l’Arabie Saoudite, dépasser à terme les capacités de production d’électricité locales.

Paradoxalement, l’IA est dans le même temps présentée par nombre de ses promoteurs comme un moyen puissant pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier en facilitant la collecte des données relatives aux émissions. Mais ces gains hypothétiques ne sont pas encore sérieusement chiffrés à ce jour.