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L’IA nous rendrait-elle idiot ? Une affirmation qui mérite des nuances

  • Auteur : Decade for Change
  • mardi 8 juillet 2025

C’est une petite bombe qu’a lâché cette semaine le Massachusetts Institute of Technology. La connectivité cérébrale diminue lorsqu’on a recours à des « béquilles » numériques comme les moteurs de recherche ou, pire, les intelligences artificielles.

Ce constat, les chercheurs du MIT l’ont opéré en soumettant 54 volontaires à l’expérience suivante : un premier groupe a rédigé un texte sans aucune aide technologique. Un deuxième a eu le droit d’utiliser Google. Le troisième, lui, pouvait discuter avec ChatGPT. Bardés d’électrodes et de capteurs, ils ont participé à trois sessions en quatre mois.

Il apparaît que le groupe équipé de ChatGPT a contourné son processus d’encodage profond de la mémoire. Plus de 80 % des participants se sont montrés incapables de fournir une citation exacte de leur copie. Le premier groupe, en revanche, a pu montrer des traces mémorielles durables.

Il est cependant encore un peu tôt pour s’inquiéter des résultats de cette étude. D’abord parce que, n’ayant pas fait l’objet d’une évaluation par les pairs, elle mérite d’être approfondie. Ensuite parce que, comme l’écrit Philippe Zaouati, le PDG du fonds Mirova, l’intelligence humaine n’est pas un réservoir fixe mais est plastique, contextuelle et évolutive. Déléguer certaines fonctions peut servir à en libérer d’autres : esprit critique, créativité, jugement…

Pour l’heure, l’IA générative semble fonctionner comme un exosquelette, capable de nous rendre surpuissants lorsqu’il fonctionne. Mais dont le bénéfice disparaît aussitôt qu’on l’éteint.

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