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L’IA ou la cure de jouvence des seniors

  • Auteur : DECADE FOR CHANGE
  • lundi 6 octobre 2025

Les précédentes ruptures technologiques – en particulier l’irruption du numérique – avaient plutôt privilégié les jeunes générations, perçues comme plus adaptables et plus désireuses de s’en saisir. L’IA ne devait pas faire exception. Du moins, c’est ce que l’on croyait, avant que des études récentes ne viennent contredire cette idée reçue.

Les salariés les plus âgés ne sont en effet pas les plus menacés par l’essor de l’IA. Au contraire. Deux chercheurs de Harvard ont ainsi montré que les firmes ayant adopté l’IA dès les années 2010 ont réduit leurs effectifs de débutants à partir du début 2023. Dix-huit mois plus tard, la chute avait atteint 8 %.

Une autre étude menée par un professeur de Stanford montre que depuis ChatGPT, « les salariés en début de carrière dans les métiers les plus exposés à l’IA ont connu une baisse de l’emploi de 13 % ». L’emploi des salariés plus expérimentés a, lui, progressé. C’est ce qu’on appelle le « seniority-biased technological change ». L’IA excelle dans les tâches traditionnellement confiées aux juniors. Tandis que le pilotage, la conception stratégique ou le relationnel demeurent l’apanage des plus âgés.

Une bonne nouvelle pour les seniors, dont l’expérience et l’expertise seront valorisées par l’intelligence artificielle. Mais une vraie source d’inquiétude pour les plus jeunes, dont l’accès au marché du travail est déjà fragilisé par les difficultés économiques de ces dernières années.

Accenture a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait entamer une cure d’amaigrissement qui allait durer six mois, en se séparant d’environ 12 000 salariés dont ils pensent qu’ils « ne pourront pas apprendre les compétences nécessaires [à l’utilisation de l’intelligence artificielle] ». Le groupe BCPE vient, quant à lui, de se doter d’un accord sur la gestion des emplois et des parcours professionnels tenant compte de l’IA générative dans le quotidien des salariés. Une première dans le secteur bancaire, et un signe que le monde du travail est d’ores et déjà fortement impacté par l’irruption de l’intelligence artificielle.

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