Coup sur coup, l’Europe vient de connaître plusieurs revers dans sa course à la transition écologique. Le 21 novembre dernier, Northvolt sortait de la piste. L’entreprise suédoise, qui affichait de grandes ambitions sur le marché des batteries électriques, a demandé à être placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Son PDG, le cofondateur du groupe, a démissionné dans la foulée.
Northvolt n’est pas un cas isolé. Le fabricant ACC (Automotive Cells Company), coentreprise lancée par Stellantis, Mercedes et TotalEnergies, traverse également une passe difficile et a revu ses ambitions pour sa première gigafactory dans le nord de la France. Précédemment, Eramet et Stellantis avaient déjà abandonné leurs projets respectifs de recyclage de batteries dans l’Hexagone. Idem chez Suez, associé à Loop dans un projet d’usine de recyclage chimique de plastiques en Moselle. Et le groupe américain Eastmanpourrait, lui aussi, renoncer à une autre usine de recyclage à 1 milliard d’euros en Normandie.
La dernière déconvenue provient d’Arcelor Mittal. Alors que le géant de l’acier cherche à remplacer le charbon par l’hydrogène dans plusieurs de ses aciéries européennes, il vient de repousser sine die ses investissements dans la décarbonation de son usine de Dunkerque.
Ce coup de frein est la conséquence de la déprime globale de l’automobile et de la construction en Europe. Mais aussi celle de la surproduction chinoise d’acier et de batteries qui pousse les entreprises à casser les prix pour trouver des débouchés à l’export.