Invité par l’exécutif à plancher sur les réponses à apporter à la pénurie de logements en France, le Conseil National de la Refondation devait présenter ses conclusions le 9 mai dernier. À la surprise des dizaines de professionnels de l’immobilier qui y participaient, ce rendez-vous a été reporté sine die. Plusieurs d’entre eux ont pris la parole pour rappeler l’urgence de la situation.
Le secteur de la construction ralentit. Selon la Fédération Française du Bâtiment, la situation du logement neuf reste dégradée dans son ensemble et la situation financière des entreprises, fragile.
Au premier trimestre 2023, les ventes aux particuliers ont chuté de 38 %. En cause, une inflation générale (hausse des prix des terrains et des matières premières) et des baisses des aides publiques au logement. Le prêt à taux zéro pour l’accession à la propriété dans le neuf a en partie été raboté, tout comme le dispositif Pinel de défiscalisation de l’investissement locatif, et tous deux risquent de disparaître en 2024.
Conséquence, les ménages bloqués dans leur projet d’accession à la propriété n’ont pas d’autre choix que de rester locataires. Cela contribue à la baisse de l’offre locative, déjà impactée par le moindre intérêt des investisseurs (de plus en plus tentés de mettre leurs biens sur AirBnB), par la hausse de la taxe foncière et par l’interdiction progressive de mise en location des logements les plus mal isolés et énergivores.
Si les experts du CNR encouragent l’encadrement du prix des terrains et la simplification des aides à la rénovation énergétique, la question des arbitrages budgétaires demeure entière.