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La loi anti-gaspi, cadeau empoisonné pour les associations ?

  • Auteur : Decade for Change
  • mardi 19 avril 2022

Depuis le 1er janvier 2022, la loi anti-gaspillage (Agec) interdit aux entreprises de détruire leurs produits non alimentaires invendus. À la place, elles doivent privilégier le don aux associations. Certaines le font d’ailleurs depuis plusieurs années : selon l’Ademe, en 2019, 21 % des invendus étaient donnés aux plus précaires, via des associations comme Dons Solidaires ou l’Agence du Don en Nature.  Une pratique qui devrait logiquement se généraliser avec la nouvelle loi sur l’économie circulaire.

Pourtant, ces associations craignent que la loi entraîne l’effet inverse. Car la démarche n’est pas anodine, notamment pour les petites structures. Il y a d’abord le frein de la complexité fiscale et juridique. Puis, surtout, celui des coûts de stockage (un mois minimum avant que les marchandises ne soient traitées par des associations).

Avec cette récente loi, les entreprises s’adaptent et apprennent à mieux anticiper la demande pour produire exactement le nombre de produits qui seront vendus.

Le phénomène a déjà été observé en 2016, au moment du passage de la Loi Garot de lutte contre le gaspillage alimentaire. Les invendus ont alors été bradés, signalés par des vignettes. Résultat, « le don alimentaire a chuté de 30 % en cinq ans », souligne Romain Canler, Directeur général de l’Agence du Don en Nature. « Nous nous attendons à un même effet dans le non-alimentaire ». Pour aider ceux qui en ont le plus besoin, les associations vont devoir compenser ces pertes en sollicitant davantage d’entreprises, mais également en misant sur une intégration croissante du don direct dans les politiques RSE.

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