L’utilisation de l’IA devient un sujet d’activisme actionnarial

Quelles seront les conséquences de l’adoption de l’IA pour les salariés de l’industrie du divertissement ? Avec cette question, le champ de l’activisme actionnarial s’élargit. La question préoccupe en effet le fonds de pension de la première fédération syndicale des États-Unis. Il a déposé une résolution qui sera soumise au vote lors des AG des principaux acteurs du secteur (Disney, Apple, Netflix, Comcast, etc.), pour connaître leurs intentions en matière, et les lignes directrices éthiques adoptées.

La crainte que l’IA ne remplace scénaristes et acteurs américains, et qu’elle porte atteinte à leurs droits de propriété intellectuelle, est l’un des facteurs déclencheurs de la grève qu’ils ont menée en 2023. Mais ce n’est pas la seule inquiétude soulevée par cette technologie. Les représentants du fonds mentionnent également les risques de discrimination, les problèmes de confidentialité, de diffusion de fausses informations et les pertes d’emploi dues à l’automatisation. Non sans raisons. En 2023, Disney avait mis en place une task force afin d’examiner comment l’IA pourrait l’aider à mieux contrôler les coûts de ses productions.

Les entreprises concernées n’ont pas accueilli favorablement l’initiative de l’investisseur. Apple et Disney ont même saisi la Securities and Exchange Commission (SEC) pour demander à ne pas inscrire la résolution à l’ordre du jour de leurs AG, qui se dérouleront le 28 février et le 3 avril prochain. Mais leur requête a été rejetée.