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Lutte contre les violences économiques envers les femmes : le compte n’y est pas

  • Auteur : DECADE FOR CHANGE
  • lundi 1 décembre 2025

60 ans après la loi l’autorisant, 28% des femmes en couple n’ont toujours pas de compte courant personnel. C’est le constat fait par l’Ifop et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale dans une étude publiée à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

La Fédération nationale Solidarité Femmes classe les violences économiques parmi les sept formes de violences conjugales. Mal connues, elles sont pourtant très répandues : 24% des femmes appelant le 3919 déclarent subir des violences économiques. De l’interdiction de travailler au contrôle des dépenses, ces violences constituent souvent le terreau d’autres formes d’agressions et leurs conséquences dépassent largement le cadre du domicile : plus d’un tiers des victimes a renoncé à des opportunités professionnelles pour s’occuper des enfants. Elles privent ainsi les victimes de leur indépendance : 48 % n’ont pas les moyens financiers de quitter le domicile conjugal.

Face à cette situation, le secteur bancaire se mobilise. La Banque Postale a ainsi annoncé généraliser l’ouverture de comptes bancaires en 24 heures pour les femmes victimes de violences économiques à ses 3 000 bureaux de poste, une offre également proposée par le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, tandis que BNP Paribas compte sensibiliser ses conseillers avec un outil d’évaluation des potentielles violences économiques.

De son côté, l’État a mis en place depuis 2023 une « aide universelle d’urgence » pour les victimes de violences conjugales. Entre décembre 2023 et mai 2025, 50 000 femmes y ont déjà eu recours, malgré des freins identifiés par la commission des finances du Sénat.

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