Élargir l’offre végétarienne dans les cantines ? L’Assemblée nationale a dit non. Un collectif, formé de plusieurs acteurs de la scène politique française, publiait lundi 8 avril une tribune pour déplorer le rejet de cette proposition de loi déposée par la députée EELV-NUPES Francesca Pasquini.
Aujourd’hui, les cantines des écoles et des universités qui proposent plusieurs menus doivent obligatoirement offrir une option végétarienne quotidienne. Et un menu non-carné hebdomadaire pour celles n’offrant pas de choix. La proposition visait à demander à ces dernières de prévoir deux menus végétariens hebdomadaires.
Elle invoquait l’intérêt écologique d’une offre végétarienne plus large. Les différents instituts d’études sur le sujet (Carbone 4, Ademe, Afterres et Ten Years for Agroecology) sont unanimes : l’adoption d’une alimentation non-carnée est le geste le plus efficace à l’échelle individuelle pour réduire son empreinte climatique.
Mais le végétarisme soulève de nombreuses craintes, loin d’être toutes fondées. Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, a évoqué lors des débats des risques pour la santé, en mettant en avant le manque de recul sur les effets d’une alimentation non-carnée et le risque associé de carences en fer. Le Conseil national de la restauration collective estime, pour sa part, que l’introduction du repas végétarien hebdomadaire est déjà « une révolution, pas évidente à intégrer, notamment dans les communes rurales où l’élevage est très présent ».
Les élus locaux se plaignent surtout de manquer d’accompagnement sur ce sujet. Dans une tribune publiée dans Le Monde en février dernier, leurs représentants ont exprimé l’envie de promouvoir l’option végétarienne dans leur cantine, mais ont déploré le manque de dispositifs nationaux facilitant sa mise en place.