Après une progression régulière jusqu’à la fin des années 2000, la part des femmes dans les filières scientifiques plafonne. Alors que les filles sont 54 % en seconde générale et technologique, elles ne sont plus que 25 % à choisir cette voie après le bac.
Un rapport publié par l’Éducation Nationale cette semaine souligne les conséquences de ce déséquilibre pour notre économie. Alors que les besoins en ingénieures et ingénieurs augmentent, les effets estimés sur la croissance seraient de l’ordre de 10 milliards d’euros par an.
Les causes de cette sous-représentation sont à rechercher du côté des stéréotypes de genre. Les maths et les disciplines scientifiques sont encore largement perçues comme « masculines », tant dans l’imaginaire collectif que dans les représentations scolaires. Dès le primaire, les enfants intériorisent l’idée que les filles seraient moins douées pour les maths. Cette croyance façonne les comportements, les évaluations, et surtout l’estime de soi.
Ces stéréotypes se cristallisent au collège et orientent les trajectoires. Les filles, même très bonnes élèves, s’autocensurent et se projettent difficilement dans les métiers scientifiques, souvent présentés comme abstraits, solitaires, voire incompatibles avec une identité féminine valorisée.
L’école, loin de corriger ces biais, les reproduit souvent. Dans les bulletins, les garçons peuvent être par exemple qualifiés de « brillants » quand les filles seront « consciencieuses ». Afin d’apporter des solutions, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne vient de lancer un plan « Filles et Maths » visant, notamment, à sensibiliser et former tous les enseignants dès la rentrée 2025.