La 90e édition du Mondial de l’Auto de Paris s’ouvre dans une atmosphère morose. Ce type d’événements est en perte de vitesse, à l’image du secteur. Les constructeurs sont pris en étau entre la pression réglementaire et la baisse de la consommation.
À l’échelle européenne, les ventes de voitures électriques ont dégringolé de 43,9 % par rapport à août 2023, alors que la fin des moteurs thermiques est prévue pour 2035. Confronté à une « situation extrêmement tendue », Volkswagen, le premier groupe automobile européen, va devoir restructurer son activité et n’exclut pas des fermetures d’usine en Allemagne. De son côté, marqué par des ventes en berne et un cours de Bourse qui a chuté de plus de 50 % en six mois, le groupe Stellantis a annoncé le remaniement de son état-major.
Constructeurs et équipementiers s’entredéchirent sur la nécessité de décaler le durcissement des normes européennes de CO2 prévu en 2025. Une autre bataille se joue sur le front des batteries : celle de la mesure de leur empreinte carbone. En 2025, la norme actuelle, en vigueur depuis 2021, sera durcie de 15 %. Une filière industrielle majeure, des fleurons européens et 12,9 millions d’emplois sont en jeu.
Toute la chaîne de valeur est déstabilisée, comme le révèlent les interrogations du groupe Michelin sur l’avenir de certaines de ses usines en France. Les mesures présentées par le nouveau gouvernement Barnier dans son projet de budget 2025 ne vont pas contribuer à lui rendre le sourire (lire ci-dessous).
Mais l’industrie automobile a déjà su faire preuve de résilience par le passé. Dans un contexte de crise, le Mondial de l’Auto de 1984 avait été l’occasion de dévoiler la Renault Supercinq, qui fit rebondir le marché français. La nouvelle R5, star de celui de 2024, relèvera-t-elle le même exploit ?