La filière forestière traverse une double crise : la main-d’œuvre qualifiée se raréfie tandis que les dégâts liés au dérèglement climatique (incendies, tempêtes, insectes…) explosent. Résultat : des milliers d’hectares endommagés ne se reconstituent pas, ou mal. Les coûts s’envolent et les propriétaires forestiers peinent à réagir.
Pour favoriser la replantation, Mycélium a conçu une solution innovante : un drone équipé d’un système de largage autonome, capable de disperser des « seedballs » — des billes biodégradables contenant des graines protégées et hydratées. Chaque bille agit comme un micro-écosystème, optimisant la germination, protégeant la graine des prédateurs et l’aidant à résister aux aléas climatiques. « Nous lui faisons croire qu’elle se trouve dans un environnement idéal », explique Mathieu Peynet, cofondateur de Mycélium avec Valérian Martin.
Ce procédé divise par deux les coûts de reforestation (environ 1 000€/ha contre 2 000€/ha avec les méthodes classiques). Quasiment automatisé, il permet de traiter 5 à 10 hectares par jour, contre 1 hectare en moyenne autrement.
Mycélium est née il y a un peu plus de deux ans. Depuis quatre mois, les deux créateurs s’y consacrent à temps plein. Ils sont épaulés par des stagiaires en R&D et industrialisation, et soutenus par plusieurs incubateurs, dont celui de Centrale Supelec.