L’urgence climatique est-elle vraiment une priorité pour les grandes entreprises ? Elles sont près de 60 % dans le monde à s’être engagées à devenir neutres en carbone. Mais selon le consortium de recherche Net Zero Tracker, qui s’est penché sur 2 000 d’entre elles, rien ne garantit qu’elles disposent d’un plan sérieux pour y parvenir.
La plupart de celles qui promettent être neutres en carbone, ou qu’elles le seront d’ici 2050 ou avant, continuent en réalité à rejeter des gaz à effet de serre et ont recours à la compensation carbone pour réduire leur empreinte sur le papier. Un système qui n’est pas sans failles.
Une autre étude, tout aussi préoccupante, montre que les efforts des entreprises internationales en matière climatique sont même en train de ralentir. Le BCG a lui aussi interrogé 2 000 grandes entreprises dans le monde en 2024. Moins de 10 % d’entre elles ont mis en place un reporting exhaustif de leurs émissions carbone sur les scopes 1, 2 et 3 (c’est-à-dire sur l’ensemble de leur chaîne de valeur), et moins de 16 % se sont dotées d’objectifs précis associés à ces périmètres. Des chiffres inférieurs à ceux de 2023.
Ce recul est contre-productif. Car toujours selon le BCG, les efforts de décarbonation des entreprises peuvent avoir des effets positifs sur leurs performances économiques. 25 % des entreprises les plus avancées en la matière déclarent ainsi que leurs stratégies climatiques les ont aidé à dégager des bénéfices, résultant notamment de la réduction des déchets, de la rationalisation des matériaux ou de l’utilisation d’énergies renouvelables.