Vous aimez les paradoxes ? Année la plus chaude jamais enregistrée, 2024 est également celle où la demande de charbon a atteint le niveau record de 8,77 milliards de tonnes.
Dans un rapport publié le mercredi 18 décembre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) entrevoit toutefois une stabilisation de cette demande en 2027. Même si la consommation électrique augmente du fait de l’électrification des transports, du chauffage et de la climatisation ainsi que de l’essor des centres de données, la plupart des économies avancées ont atteint un pic de consommation de charbon et investissent dans le déploiement massif des énergies propres. Aux États-Unis, le charbon, dont la production a chuté de moitié depuis 2015, a vu sa compétitivité diminuer du fait de l’essor de ces énergies renouvelables.
Les yeux restent à présent rivés sur le continent asiatique. La Chine et l’Inde arrivent en tête de la demande globale en 2024. Les centrales électriques chinoises sont responsables à elles seules d’un tiers de la consommation mondiale. Prédire les évolutions demeure un exercice délicat. Car même si la Chine se tourne, elle aussi, vers les renouvelables, les facteurs météorologiques auront des effets majeurs sur sa demande en charbon à court terme. Celle-ci pourrait ainsi varier de 140 millions de tonnes, à la hausse ou à la baisse, d’ici 2027.
L’offre, de son côté, demeure élevée, car les revenus tirés du charbon sont toujours importants. Son prix de 129 euros la tonne est 50 % plus élevé qu’avant la crise du Covid. Et un pays comme l’Australie, cinquième producteur mondial, n’entend pas réduire ses exportations.