C’est confirmé depuis la conférence de presse d’Emmanuel Macron du 16 janvier dernier. La France va construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. Six étaient déjà prévus, huit autres ont été annoncés. Objectif : faire passer la part des énergies fossiles dans le mix hexagonal de 60 % à 40 % en 2035, et tenir les objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre.
Il faudra, pour y parvenir, tirer les leçons des difficultés rencontrées par les EPR de Flamanville et d’Hinkley Point. Mis en construction en 2007, le premier ne produira d’électricité qu’à la mi-2024 et affichera une facture totale quatre fois plus élevée que le devis initial. La livraison du second aux Britanniques accumule elle aussi surcoûts et retards, et a été reportée à 2030.
Les nouveaux réacteurs seront donc des EPR 2, censés être plus simples à construire et moins chers. Coût global : 107 milliards d’euros tout de même, sans qu’aucune précision n’ait, pour l’heure, été donnée sur leur financement. La piste d’une privatisation au moins partielle d’EDF, un temps évoquée sous le nom de projet Hercule, pourrait redevenir d’actualité.
D’autres défis industriels restent à relever. Pour tourner, la filière aura besoin de 100 000 recrutements supplémentaires dans les dix prochaines années. Il faudra, enfin, lutter contre les falsifications et les fraudes. Face à l’urgence, certaines entreprises se montrent laxistes et, l’an dernier, l’ASN, le gendarme de l’atome en a constaté 43, allant de la simple irrégularité à la contrefaçon. Le nouveau nucléaire français risque bien d’avoir du retard à l’allumage.