Assainir l’air permettrait d’économiser 17 milliards d’euros par an. Premier facteur de risque environnemental pour la santé, les effets délétères de la pollution de l’air ont été chiffrés par Santé Publique France dans une étude inédite publiée le 29 janvier.
Elle établit, pour la première fois, le lien entre maladies chroniques et mauvaise qualité de l’air. Des milliers de cas ont été recensés. Elle révèle également le coût de ce fardeau sanitaire : 12,9 milliards d’euros liés aux particules fines et 3,8 milliards au dioxyde d’azote. Il provient des dépenses de santé, des pertes de productivité (liées par exemple aux retraites anticipées) et de l’impact immatériel de la pollution (sur le bien-être, notamment).
Respecter les recommandations de l’OMS sur les particules fines (5 µg/m³, contre 9,6 µg/m³ observée en France) permettrait d’éviter jusqu’à 75 % des maladies qui leur sont attribuables. Idem avec le dioxyde d’azote (10 µg/m³, contre 15 µg/m³ en France), pour une baisse de 50 % des pathologies liées.
Le vieux continent s’est doté d’un programme « Un air pur pour l’Europe », destiné à réduire de 55 % l’impact de la pollution de l’air d’ici 2030. En France, les tensions se sont cristallisées autour de la baisse du trafic routier, déjà à l’œuvre en Île-de-France où la qualité de l’air a nettement augmenté. Pour le reste du territoire, les niveaux sont encore loin des recommandations onusiennes, ce qui plaide en faveur de l’extension des ZFE, les zones à faibles émissions.