Les Français font moins d’enfants. En 10 ans, le pays est passé de 830 000 à 720 000 naissances annuelles, rejoignant la tendance suivie par tous les pays occidentaux. Raison pour laquelle Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, a appelé au “réarmement démographique” en annonçant la création d’un grand plan contre l’infertilité, l’une des composantes du phénomène.
L’infertilité se définit comme l’absence de grossesse après 12 à 24 mois de tentatives répétées. Ce problème concerne près d’un couple sur quatre en France. Elle peut avoir plusieurs explications : le recul de l’âge auquel les couples cherchent à concevoir, des problèmes médicaux, mais aussi et surtout des facteurs environnementaux.
Le professeur Samir Hamamah, spécialiste de la biologie de la reproduction et co-auteur du rapport ayant inspiré le président de la République, classe cette cause en tête. Les conséquences de l‘exposition à certains pesticides, solvants ou métaux lourds sont ainsi avérées. Des soupçons pèsent sur d’autres substances polluantes au profil de perturbateurs endocriniens (plastifiants, antibactériens, etc.), sur lesquels la science appelle à adopter un principe de précaution, sans apporter encore de réponses définitives. Problème : elles sont présentes partout, dans le sol, l’air ou l’eau. Le réarmement démographique passera donc aussi par une meilleure connaissance des impacts des polluants sur la fertilité des adultes – et leur limitation.