À l’occasion du 22 mars, journée mondiale de l’eau, l’ONU a publié un rapport alarmant sur les pénuries généralisées à venir, engendrées par la surconsommation et le changement climatique. Face à ce constat, quels sont nos leviers d’action ? Un état des lieux s’impose.
Dès aujourd’hui : recycler. La réutilisation de l’eau (ou « réut ») vise à récupérer les eaux traitées des stations d’épuration au lieu de les rejeter dans la mer ou dans les rivières. C’est une solution qui a le vent en poupe, mais débattue et encore peu utilisée. En France, seulement 1 % des eaux usées sont réutilisées, contre 8 % pour l’Italie et 14 % pour l’Espagne. Elle est intéressante pour tous les usages ne nécessitant pas d’eau potable, comme le nettoyage des voiries ou des canalisations.
Dès demain : colmater les fuites. À cause d’elles, 20 à 25 % des eaux propres de nos canalisations sont perdues, un chiffre qui monte à 40 % dans certaines zones rurales. Rendre un réseau opérationnel et garantir son rendement oblige à implanter quatre capteurs par kilomètre, un coût élevé pour les collectivités. La start-up Leakmited utilise une intelligence artificielle qui isole les 20 à 30 % d’un réseau à l’origine de 80 % des fuites et permet donc une meilleure vigilance. Sa solution a déjà été testée avec succès à Redon, Rouen ou encore Besançon.
Dans la décennie à venir : nous coordonner ! Xavier Leflaive, spécialiste du sujet à l’OCDE, qualifie l’eau de « sujet orphelin ». Contrairement au climat, à l’océan et aux forêts, elle ne fait pas l’objet d’une convention multilatérale permettant de réfléchir à des directives mondiales. L’accès universel à l’eau requiert, plus que jamais, un sursaut de la communauté internationale.