Plus de carbone que prévu sous le capot

Quand il s’agit d’évaluer leurs émissions de scope 3 (soit 98% du total de leurs émissions), les constructeurs automobiles sous-estiment très largement le futur kilométrage des véhicules qu’ils mettent sur le marché. Ces émissions de scope 3 seraient donc en réalité 50 % supérieures à celles qui sont déclarées, selon une étude de Transport & Environnement. Et même jusqu’à 80 % pour BMW et 115 % pour Hyundai-Kia. C’est que les marques se fondent sur des hypothèses minimalistes. Toyota estime, par exemple, que ses véhicules roulent en moyenne 100 000 km seulement sur l’ensemble de leur vie, un ordre de grandeur peu crédible selon les auteurs de l’étude.

Problématiques pour le secteur automobile, ces données le sont tout autant pour les investisseurs. Les attentes en matière de transparence s’intensifient, notamment en matière climatique, et l’Union européenne leur imposera à compter de 2023 de révéler l’ensemble de leurs émissions de scope 3. Les évaluations proposées par l’étude feraient ainsi exploser le bilan carbone des détenteurs d’actifs.

A tel point qu’investir un million d’euros dans l’industrie automobile financerait 4 500 tonnes CO2e, soit autant qu’un million investi dans les énergies fossiles (5 000 tonnes CO2e) !