Plastique + vent + chaleur… La combinaison a des effets redoutables. Une augmentation de la température de l’air de dix degrés double la vitesse de désintégration du plastique en petits fragments. Les tempêtes extrêmes, les inondations et le vent accélèrent également la dégradation du plastique. Les microplastiques, qui transportent avec eux des pesticides ou des polluants éternels, sont ensuite dispersés dans l’environnement, comme le montre une analyse de la revue Frontiers in Science.
Agit-on assez sur le plastique, faute d’agir sur le climat ? Certes, la réglementation européenne impose depuis un an des objectifs de recyclage minimum à chaque État de l’Union (la France atteint à peine plus de la moitié du sien, qui est de 50 %) et oblige à intégrer 30 % de plastique recyclé dans les bouteilles d’ici 2030. Mais la grande distribution peine à respecter l’interdiction de vente des articles jetables en plastique datant de… 2020. Et la surproduction de pétrole fait dégringoler les prix du plastique neuf fabriqué hors UE, le rendant toujours plus compétitif.
Pour l’heure, 90 % du plastique produit dans le monde chaque année n’est pas recyclé. Et l’OCDE prévoit un triplement de la quantité de plastique transformé et acheté par les consommateurs en 2060, à 1,2 milliard de tonnes.