C’est une innovation technologique de rupture que va dévoiler l’Union européenne à Nice : le jumeau numérique de l’océan (JNO). Cet outil de simulation interactif a été développé par une société à but non-lucratif française, Mercator Ocean International, appelée à devenir organisation intergouvernementale.
Le JNO modélise, à l’échelle du globe, les courants, les vagues, la salinité, la température, la glace de mer ou encore la densité des flottes de pêche, invitant à plonger en 3D jusqu’à 900 mètres de profondeur. Il ouvre ainsi aux scientifiques et aux décideurs politiques la possibilité d’explorer, par écran interposé, différents scénarios pour anticiper les effets du dérèglement climatique, tester des solutions d’adaptation, surveiller les phénomènes extrêmes ou encore concilier économie maritime et préservation des ressources océaniques.
Cet outil est alimenté par des observations continues, en temps réel, provenant de milliers de capteurs répartis sur les océans du monde, mais aussi des satellites du réseau Copernicus. La modélisation est rendue possible par de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage automatique et du calcul intensif.
La plateforme, dont l’accès sera libre, permet, par exemple, de simuler une dérive de plastiques dans une région donnée et de remonter le temps pour identifier la provenance de cette pollution. Grâce à elle, l’impact de chaque politique publique pourra être finement évalué, gage d’une gouvernance plus vertueuse des océans. |