En 2024, les Français ont acheté 3,5 milliards de vêtements, soit 100 millions de plus qu’en 2023. Selon le baromètre publié cette semaine par l’éco-organisme « Refashion », le marché est porté par les plateformes de vente en ligne comme Shein et Temu, responsables de 30 % de l’augmentation des ventes. Un autre baromètre, celui-là réalisé par l’institut Kantar, corrobore cette information : 71 % des ventes de vêtements se font dans l’entrée de gamme.
Le succès de Shein s’explique par les prix, mais aussi par un marketing particulièrement agressif. Une enquête, menée par les journalistes de France 2 avec le cabinet d’analyse en données Bloom, a permis d’identifier 2 000 faux comptes, des bots opérant sur les réseaux sociaux en faveur du géant chinois. Ils sont à l’origine de 31 000 commentaires, photos ou likes relayant ses arguments.
En réponse aux polémiques sur son impact environnemental, l’entreprise s’est également vantée en mai dernier d’avoir vu ses objectifs de décarbonation à court et moyen terme validés par la Science based-target initiative (SBTi). Elle vise la neutralité carbone d’ici 2050, notamment grâce à l’emploi d’énergie renouvelable.
Mais le collectif Paris Good Fashion a rappelé qu’avec une « hausse de 80 % de ses émissions entre 2022 et 2023 », les efforts mis en avant par Shein « sont marginalisés par l’explosion des volumes », d’autant que le fret aérien représente 99,8 % des quantités transportées (environ 1,8 million de tonnes par an). Le secteur textile a désormais les yeux rivés sur la loi anti fast-fashion, votée en première lecture au Sénat cette semaine et qui doit désormais être discutée en commission mixte paritaire cet automne, qui parviendra peut-être à mieux réguler les géants chinois.