C’est un constat sans appel qu’a dressé le Conseil national de la productivité dans un rapport publié lundi 23 octobre : la France a vu sa productivité par tête et par heure travaillée baisser de 3,4 % en trois ans. Ce qui la place derrière l’ensemble des autres pays de la zone Euro, et loin derrière les États-Unis. Selon les auteurs de cette étude, plusieurs facteurs l’expliquent.
D’abord, l’augmentation du nombre d’apprentis dont la contribution à la production de l’entreprise est mécaniquement moindre que celle des autres salariés. La hausse du taux d’emploi des plus âgés irait dans le même sens. La rétention de main-d’œuvre (le fait de conserver les salariés même lorsque l’activité faiblit) dans certains secteurs est également pointée du doigt, comme dans le secteur industriel où la valeur ajoutée s’est dégradée plus rapidement que les heures travaillées ces dernières années. D’autres causes sont citées, comme la hausse des prix de l’énergie, la désindustrialisation, l’optimisation fiscale, la hausse de l’absentéisme ou encore la baisse du taux d’investissement net chez les entreprises françaises. Sur l’impact de l’émergence du télétravail, les experts restent plus divisés.
Un sujet qui, compte tenu de son impact sur la progression des salaires et le pouvoir d’achat, promet de faire débat dans le dialogue entre l’exécutif et les partenaires sociaux engagé ces dernières semaines.