Trente-neuf degrés atteints mercredi 24 avril. En Thaïlande, des millions d’habitants de la capitale Bangkok ont été priés de rester chez eux, en raison d’un indice de chaleur jugé « extrêmement dangereux ». La canicule, exacerbée par le phénomène El Ninõ, prend cette année des proportions record en Asie du Sud-est.
Toutes les régions du monde aujourd’hui habitables le seront-elles encore dans 25 ans ? Selon la Banque Mondiale, environ 200 millions de personnes pourraient être contraintes de quitter leur lieu de vie pour survivre d’ici à 2050. Le Giec, lui, estime que près de la moitié de la population mondiale vit dans des zones hautement vulnérables au dérèglement climatique.
Les villes côtières sont surveillées de près, comme ces mégapoles construites sur des sols sablonneux, qui s’enfoncent sous leur propre poids. La montée du niveau de la mer augmente le risque de submersion. Pour cette raison, le gouvernement indonésien a décidé de faire d’une ville bâtie ex-nihilo sur l’île de Bornéo la future nouvelle capitale. La cité de Nusantara est ainsi vouée à absorber une fraction de la population de Djakarta (1,9 million d’ici à 2045).
La perspective d’un grand déménagement guette aussi les régions frappées de sécheresse. Dans la bande sahélienne, les populations pastorales pourraient rejoindre des villes déjà saturées. En Europe, 78 % de la surface de l’Espagne est en danger de désertification.
Lorsqu’ils surviennent, les déplacements se font essentiellement à l’échelle locale, de la campagne vers une ville voisine ou entre deux villes proches, car traverser une frontière coûte cher, selon les résultats de l’étude Habitable financée par la Commission européenne.