Un an après la mise sur le marché d’une première obligation verte (green bond) par l’Autorité aéroportuaire de Hong Kong, censée contribuer au financement d’une nouvelle piste à quatre milliards de dollars, celle-ci a de nouveau mandaté plusieurs banques afin de lever des fonds supplémentaires. L’une des tranches de ce nouveau financement passera par une deuxième obligation verte.
Fonctionnant de la même manière qu’une obligation classique, ces emprunts obligataires sont supposés financer des projets compatibles avec la protection de l’environnement et du climat. Mais il n’existe aucun standard obligatoire au niveau international permettant d’encadrer le marché de la dette durable, ce qui laisse le champ libre aux entreprises les plus polluantes. Ainsi, les green bonds ont permis de financer des projets controversés comme les grands barrages d’Engie (alors GDF Suez) ou des centrales à charbon en Chine. Cinq autres sociétés aéroportuaires ont ainsi déjà émis des green bonds, comme le rapporte Reclaim Finance.
L’ONG dénonce « un greenwashing de haut vol » et alerte sur les conséquences de ce projet d’agrandissement sur les écosystèmes environnants et en particulier sur les derniers dauphins blancs de Chine (une espèce protégée). Pas de quoi dissuader Air France-KLM, qui a décidé cette semaine d’emprunter la même voie que l’aéroport de Hong-Kong. Le groupe s’est félicité lundi du succès de sa première émission obligataire liée au développement durable pour un milliard d’euros, devant lui permettre de se désendetter en remboursant une partie de ses PGE.