En 2019, les écologistes avaient créé la surprise en obtenant 13,5 % des voix au Parlement européen. Cinq ans plus tard, les partis verts de l’UE sortent des élections européennes en position de faiblesse, tandis que les partis d’extrême droite, prompts à diaboliser la décarbonation, se trouvent renforcés. Dans ce contexte, quel est l’avenir du Pacte Vert ? L’épidémie de Covid, la guerre en Ukraine et la crise énergétique auront-elles eu raison de l’ambition verte du continent ?
Un retour en arrière massif ne semble pas à redouter. La Commission européenne a déjà inscrit dans la loi les objectifs de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité d’ici à 2050. Selon les experts du groupe Ember Climate, « les aspects du Pacte Vert liés à la transition énergétique sont déjà dans une phase de mise en œuvre. »
Précisons que les grandes masses composant le nouvel hémicycle resteront comparables à celles ayant voté en faveur du Pacte Vert. Néanmoins, les partis de droite et de centre droit, notamment le PPE (Parti Populaire Européen), pourraient empêcher au gré des accords avec l’extrême droite certains nouveaux textes du Green Deal de passer à l’avenir.
On pourrait donc assister à un ralentissement de l’élaboration des politiques vertes et à une législation moins ambitieuse. Plusieurs lois se trouvent déjà affaiblies, telles celles sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de développement durable et ou celles sur les emballages et les déchets d’emballage. Il reste par ailleurs des règlements à faire passer, concernant par exemple les baisses d’utilisation des pesticides dans l’agriculture.
Les prochains débats risquent ainsi d’aboutir plus souvent à des compromis affaiblissant les propositions initiales de la Commission.