Il peut contribuer à régénérer les sols les plus abîmés, en les aérant et en développant la vie microbienne. Doté d’une structure poreuse, il absorbe l’eau et les nutriments comme une éponge. Mais il s’agit surtout d’un matériau capable de séquestrer le carbone et de le stocker pendant des centaines d’années. Le « biochar », cette sorte de charbon organique obtenu par la pyrolyse de biomasse (bois, déchets végétaux, etc.), a vu son potentiel de décarbonation reconnu par le GIEC en 2019.
S’il fait autant parler depuis quelques jours, c’est qu’une petite entreprise française, NetZero, a inauguré jeudi 20 avril l’un des plus grands sites de production du monde au Brésil. La start-up compte y produire 4 500 tonnes de biochar par an, susceptibles de stocker près de 6 500 tonnes d’équivalent CO2. Elle prévoit par ailleurs de construire deux autres sites dans le pays d’ici la fin de l’année.
L’entreprise a été fondée en 2021 par un ancien employé du Boston Consulting Group, Axel Reinaud, un entrepreneur camerounais exerçant notamment dans la production de café, Aimé Njiakin, et par le paléoclimatologue Jean Jouzel, vice-président du Giec de 2002 à 2015. Elle a tapé dans l’œil d’Elon Musk. Sa fondation lui a versé l’an dernier un million de dollars.
NetZero s’est fixé pour objectif d’atteindre deux millions de tonnes de CO2 stockées par an d’ici 2030. Selon Jean Jouzel, le biochar pourrait stocker jusqu’à 2 milliards de tonnes de CO2 par an dans le monde. Mais seule, cette technologie ne résoudra pas tout : ce sont, en effet, près de 35 milliards de tonnes de CO2 qui sont émises dans l’atmosphère chaque année.
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