Le deuxième volet de la grande enquête « Trajectoires et origines » a été publié le 5 juillet. Menée conjointement par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), elle présente un portrait inédit de la population française selon ses origines, sur trois générations. Réalisé dix ans après le premier, ce deuxième volet se penche sur le niveau d’éducation des familles immigrées, qui globalement progresse. Il pointe le rôle moteur de l’école dans l’intégration mais aussi la confrontation aux discriminations qui persistent, notamment sur le marché du travail.
Ainsi, les descendants d’immigrés obtiennent des diplômes plus élevés que ceux de leurs parents et se rapprochent des niveaux de diplômes de la population sans ascendance migratoire. Petit bémol, à diplômes égaux, carrières inégales puisque les diplômés (bac + 2 ou plus) issus de l’immigration accèdent moins souvent à des professions intermédiaires ou de cadres que les Français sans ascendance migratoire. Les enfants nés d’au moins un parent non européen rencontrent également plus de difficultés à faire valoir leur compétences auprès des recruteurs.
L’enquête se penche enfin sur le sentiment de discrimination. En 10 ans, il aurait augmenté puisque 19% des personnes interrogées entre 18 et 49 ans disent en avoir subi en 2019/2020 contre 14% en 2008/2009.