Mardi 23 mai, la loi interdisant les lignes aériennes courtes à l’intérieur du territoire français entrait en vigueur. Elle n’aura en réalité que des conséquences limitées sur le réchauffement climatique. Et pour cause, elle ne concernera en définitive que trois liaisons : Paris-Orly/Bordeaux, Paris-Orly/Lyon et Paris-Orly/Nantes, soit 5 000 trajets sur les 200 000 vols intérieurs français annuels.
Les vols sont donc interdits quand le trajet est également assuré par le réseau ferré, sans correspondance, par plusieurs liaisons quotidiennes d’une durée inférieure à 2 h 30. Mais le décret d’application vide la loi de sa portée. Ainsi, le trajet en train doit desservir « les mêmes villes que les aéroports considérés », ce qui amène par exemple à considérer la gare TGV Aéroport Charles de Gaulle et non la gare Montparnasse ou la gare de Lyon. Les fréquences n’étant pas les mêmes, la substitution est jugée insatisfaisante.
De même, les horaires doivent permettre de passer « plus de huit heures sur place », ce qui suppose des trains partant très tôt et revenant très tard. Impossible dans ces conditions de se rendre à Lyon depuis Roissy ! L’effet de la loi sera donc dérisoire. Selon la Direction générale de l’aviation civile, l’économie dégagée serait de l’ordre de 55 000 tonnes de CO2 par an, soit seulement 2,6 % des émissions liées aux vols intérieurs.