La première a succédé au second à la tête de la Banque Centrale Européenne. Cette semaine, Christine Lagarde et Mario Draghi ont chacun pris la parole pour donner leur vision des réformes dont l’Europe avait besoin. Lundi 15 septembre, l’ancienne avocate était invitée à s’exprimer par l’Institut Montaigne à l’occasion du 25ème anniversaire du think tank. Le lendemain, l’économiste intervenait à Bruxelles, un an après la remise de son fameux rapport sur la compétitivité, dont seules 11,2% des mesures ont été mises en œuvre complètement et 20,1% partiellement (selon une étude du think-tank bruxellois EPIC).
Faut-il s’en étonner ? Les points de convergence entre leurs discours ont été nombreux. Les deux leaders ont exprimé leurs inquiétudes face à la fragmentation des efforts nationaux et à la lenteur des réponses européennes. Ils ont appelé à de profondes transformations, notamment dans trois domaines.
Le premier, c’est l’IA. Les institutions américaines ont produit 40 modèles notables en 2024 contre trois en Europe, ont-ils tous deux insisté. Mario Draghi a souhaité le passage à l’échelle des nouvelles technologies, grâce à l’assouplissement de la régulation et à une meilleure intégration de l’IA dans l’industrie.
Ils ont ensuite rappelé l’importance de l’indépendance énergétique et de la décarbonation. « Les prix de l’énergie restent liés à ceux du gaz, car les investissements dans les réseaux, les interconnexions et l’énergie (…) propre sont trop lents » a déploré Christine Lagarde. « La moitié des capacités transfrontalières nécessaires d’ici 2030 n’ont pas de plan d’investissement » a renchéri Mario Draghi.
Les deux ont enfin souligné la nécessité d’augmenter les capacités de défense de l’Europe. « La crise a toujours été un moteur de réinvention » a conclu Christine Lagarde, tandis que Mario Draghi a convié les dirigeants européens à « prendre la mesure du défi ».