Réindustrialisation française : de l’élan, mais pas de sursaut

C’est le portrait pessimiste d’une industrie hexagonale en perte de vitesse. La troisième édition du baromètre « L’industrie en mouvement », fruit de la collaboration de six institutions publiques dont Bpifrance et la Banque des Territoires, a été publiée lundi 17 novembre.

Certes, l’industrie française résiste depuis une dizaine d’années, son poids dans le PIB s’étant stabilisé autour de 10 %. Mais cette part est loin de ce que pèse le secteur en Italie (15 %) ou en Allemagne (18 %). Et l’ambition un temps annoncée par les pouvoirs publics de la ramener à 15 % du PIB semble aujourd’hui inatteignable.

Le rapport pointe une demande européenne qui s’effrite, le poids des droits de douane américains et l’agressivité commerciale de la Chine. Les experts qui y ont contribué alertent sur le risque de décrochage de la France.

En dépit des obstacles perçus (impôts de production, fiscalité du travail qualifié, déficit de formation…), les Français continuent cependant d’y croire et reconnaissent le rôle central de l’industrie. Le baromètre Ifop publié le 13 novembre montre que 8 sur 10 lui attribuent un rôle clé dans la transition environnementale et dans la création de richesse. Les trois-quarts y voient également un levier majeur d’aménagement du territoire et un moteur d’innovation technologique.

C’est dans ce contexte que s’est déroulée cette semaine l’édition franco-française du sommet Choose France. Plus de 9 milliards d’engagements nouveaux y ont été annoncés. Mais le discours pro business tenu par les membres du gouvernement présents n’a, semble-t-il, pas rassuré les industriels, inquiets des discussions budgétaires en cours.