Pour accélérer la réduction des émissions carbone du secteur des bâtiments, la rénovation est un axe clé. Mais la pénurie de main d’œuvre est criante. Tous métiers confondus, cet effort de rénovation nécessitera 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030, selon un rapport établi il y a un an par la Dares (Direction statistique du ministère du Travail) et le centre de prospective France Stratégie. Les deux institutions viennent de publier une cartographie des besoins en fonction des régions.
En tête des régions les plus touchées par le manque de main d’œuvre : l’Île-de-France avec un déséquilibre estimé à 65 000 postes non pourvus sur la période 2019-2030. Puis vient l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 29 000, et un trio quasi-ex aequo composé de l’Occitanie, la Paca et la Nouvelle-Aquitaine (environ 20 000 chacune).
Si la baisse du nombre de constructions neuves se poursuit, cela pourrait libérer des salariés. La création d’écoles spécialisées, le flux de main-d’œuvre des chômeurs, mais aussi l’immigration représentent d’autres pistes. Le projet de loi immigration prévoit, à cet égard, d’accorder des titres de séjours aux étrangers exerçant dans des secteurs dits « en tension ».
Les métiers de la rénovation souffrent cependant d’un déficit d’attractivité. Poursuivre les efforts de décarbonation suppose donc une profonde réflexion sur les conditions de travail, sans mettre de côté celle sur l’efficacité des aides publiques et la labellisation des entreprises. En effet, un chantier de rénovation sur trois présente aujourd’hui des non-conformités.