← Retour

Scope 4 : un nouveau critère à éviter ?

  • Auteur : Decade for change
  • mardi 5 juillet 2022

On ne s’entend pas encore sur une définition standardisée du scope 3 (les émissions indirectes d’une entreprise) que le scope 4 arrive déjà dans le paysage. Le groupe californien PG&E (Pacific Gas and Electric Company) a suscité le débat en affichant dans sa nouvelle stratégie climat des objectifs sur ses émissions de scope 4, c’est-à-dire les émissions évitées par ses activités ou ses investissements, notamment via l’efficacité énergétique ou les programmes d’électrification.

À ce jour, ces “émissions évitées” ne sont pas une catégorie établie du Greenhouse Gas Protocol. Mais elles figurent dans les recommandations de l’Ademe, comme dans les réflexions que l’EFRAG (groupe consultatif européen sur l’information financière) consacre à la standardisation du reporting extra-financier. Et la Net Zero Initiative portée par Carbone 4 vient d’y consacrer un guide approfondi, qui identifie trois catégories d’émissions évitées : celles qui résultent de la différence entre une situation de référence et une situation avec une solution décarbonante ; celles générées par les entreprises tierces dans lesquelles une entreprises investit ; et celles obtenues par le financement de projets hors de la chaîne de valeur de l’entreprise.

Il ne fait pas de doute qu’identifier et quantifier ces émissions permet de mesurer de façon plus fidèle la contribution d’une entreprise à la décarbonation globale, de présenter la réalité complète de son impact sur le climat. Mais c’est le terme « scope 4 » qui fait débat. Présenté ainsi, il suggère une logique arithmétique : on le comparera à la somme des trois premiers scopes, ce qui desserrerait la pression sur la réduction pourtant indispensable des émissions scope 1, 2 et 3. Valoriser des émissions évitées en évitant le greenwashing, c’est tout l’enjeu.

article