Alors que le mercure grimpe, la carte de l’humidité des sols et celle des nappes phréatiques virent au rouge : 15 départements sont déjà soumis à des restrictions d’eau. Le monde agricole s’inquiète de cet épisode de chaleur exceptionnel qui accentue les risques de sécheresse et fait craindre pour les futurs rendements. Alors qu’il faut produire plus pour amortir les conséquences de la guerre en Ukraine, la FNSEA a lancé le chiffre de 40 % de pertes de rendements si le temps reste sec pendant plusieurs semaines.
Les conséquences de la météo s’étendent au-delà de la seule question alimentaire. La sécheresse a également un impact considérable sur la production d’électricité. L’eau étant indispensable à la production d’énergie thermique et notamment nucléaire, les fortes températures obligent EDF à baisser sa production. La canicule de 2003 avait ainsi contraint plus d’une dizaine de réacteurs à réduire la voilure. En 2020, le débit de la Meuse jugé trop faible pour assurer le refroidissement d’un réacteur a entraîné la mise à l’arrêt d’une centrale. Cette semaine, l’énergéticien a dû réduire la puissance mobilisée de sa centrale du Blayais compte tenu des températures en Nouvelle-Aquitaine. Le phénomène de sécheresse détériore également les maisons individuelles. Un danger pour la sécurité des habitants mais aussi pour le régime assurantiel dit CatNat, pour catastrophes naturelles. Sont particulièrement concernées par ce fléau les maisons construites sur des sols argileux, à cause du phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA). France Assureurs estime que le coût des sinistres climatiques pourrait doubler d’ici à 2050, atteignant 143 milliards d’euros. Et ce sont les sécheresses qui devraient coûter le plus cher aux compagnies…