Trump, ami du climat ? C’est un paradoxe inattendu qu’a soulevé Jeff Curie, analyste star de Wall Street, dans le Financial Times. « Sous l’administration Trump, le monde est devenu beaucoup plus vert et sous l’administration Biden, il est devenu beaucoup plus brun. » Les confinements et la reprise des émissions, après l’arrivée de Biden au pouvoir en 2021, n’y sont pas pour rien. Currie soulignait, par cette provocation, que les événements mondiaux peuvent avoir plus d’influence que n’importe quel président.
Impossible, pourtant, de minimiser ce qui va se jouer le 5 novembre prochain pour le climat. D’un côté, Kamala Harris entend poursuivre dans la voie de son prédécesseur, qui a mis en place, avec l’Inflation Reduction Act, un plan d’investissement de 370 milliards de dollars sur 10 ans afin d’engager la transition énergétique. De l’autre, Donald Trump entend détricoter ce qu’il qualifie de « loi socialiste géante« , mais également retirer les États-Unis de l’Accord de Paris. « Drill, baby, drill ! » (fore, chéri, fore !) est devenu l’un de ses slogans de campagne.
Reste que le dérèglement climatique demeure absent des débats. L’électorat est clivé : 62 % des partisans démocrates considèrent l’environnement comme un thème important, contre 11 % des Républicains (source : Pew Research Center). Plus étonnant, l’expérience des récentes catastrophes climatiques (Helene, Milton…) renforce les électeurs dans leurs convictions au lieu de les unir.
Ce qui est en jeu a été chiffré par le site anglais Carbon Brief. Une victoire de Donald Trump entraînerait l’émission de 4 milliards de tonnes de gaz à effet de serre supplémentaires d’ici à 2030, par rapport à une victoire des Démocrates. Soit l’équivalent d’un an d’émissions de l’Europe et du Japon combinées.