Une commande majeure. Mistral AI, l’espoir français en matière d’IA, a annoncé au premier jour de Vivatech qu’elle allait se doter de 18 000 puces Nvidia, parmi les plus puissantes du marché. Le moyen de ne plus dépendre des infrastructures des géants américains pour proposer ses services.
Le terme de souveraineté est désormais sur toutes les lèvres. Présent sur le salon, le président Emmanuel Macron a défendu la vision d’une IA européenne « opérée par nos talents, hébergée chez nous, et compétitive à l’international ». Les premiers secteurs à vouloir s’affranchir de la domination américaine sont le cloud, les logiciels d’entreprise, les outils de cybersécurité et de conformité.
Souveraine ou sur le point de le devenir, la tech est incontournable. Si l’on en croit la deuxième édition du Baromètre de la confiance des dirigeants dans la tech, réalisé par Opinion Way, le progrès technologique est désormais perçu comme stratégique par la quasi-totalité des entreprises. Et 71 % de nos dirigeants se disent confiants dans leurs capacités d’adoption. Cette dynamique porte l’écosystème national, à présent riche de 20 000 start-ups alors qu’elles n’étaient que 10 000 il y a dix ans.
Ce qui distingue nos jeunes pousses ? Leur capacité à allier technologies de pointe et préoccupations sociétales. Ce qui explique qu’elles soient particulièrement présentes dans la santé connectée et les biotechnologies, les cleantechs et la transition écologique, la mobilité durable et l’agroalimentaire innovant. Partout, l’IA (générative et prédictive) s’impose comme un moteur d’innovation.
Mais les défis restent nombreux, à commencer par celui du financement. Fin mars, les levées de fonds étaient en recul de 20 % par rapport à 2024. Celles-ci profitent surtout aux entreprises en phase de pré-amorçage ou d’amorçage, tandis que les start-ups plus matures sont davantage pénalisées. Reste également à la French Tech à faire émerger des géants mondiaux, pour sortir enfin de l’ombre des mastodontes américains et chinois.