← Retour

Souveraineté européenne : un pas en avant, un pas en arrière

  • Auteur : DECADE FOR CHANGE
  • lundi 13 octobre 2025

La Commission européenne a dévoilé cette semaine son mécanisme destiné à protéger son industrie sidérurgique des assauts chinois. La situation est préoccupante. Près de 18 000 emplois directs ont été supprimés en 2024, dans un secteur qui n’en compte plus que 300 000 dans l’UE. La production européenne a chuté de 156 millions à moins de 130 millions de tonnes en sept ans, tandis que la consommation est passée de 153 à 128 millions de tonnes.

L’UE a donc annoncé une réduction des quotas d’importation de près de 50 %. Ce qui ne laisse qu’un peu plus de 10 % du marché européen ouvert aux importations. Au-delà, les droits de douane bondiront de 25 à 50 %, alignés sur les tarifs américains et canadiens. Au total, la mesure couvre quelque 18 millions de tonnes d’acier. « Entre la préservation de notre outil industriel et le souci de compétitivité », l’impératif de souveraineté l’a emporté, s’est félicité Stéphane Séjourné, le vice-président de la Commission chargé de l’industrie.

Et pourtant, comme l’a pointé sur LinkedIn Pascal Demurger, le DG du groupe MAIF, la Commission a annoncé la même semaine qu’elle comptait reporter l’adoption des obligations de reporting environnemental issues de la CSRD pour les entreprises extra-européennes. En clair, les entreprises étrangères qui opèrent en Europe seront soumises à des standards moins exigeants que ceux s’imposant à nos entreprises.

Sévérité d’un côté, renoncement de l’autre, une absence de cohérence qui risque de saper la crédibilité européenne.

article