La Commission européenne aurait décidé d’inclure l’aviation dans la taxonomie verte pour lui permettre de bénéficier des investissements de la finance durable. Le site web Contexte, spécialisé dans les institutions politiques publiques, a dévoilé cette semaine la version provisoire d’un acte délégué européen (équivalent d’un décret) modifiant un texte de 2021.
Pour les constructeurs aéronautiques, il s’agit là d’une mesure essentielle pour accélérer la décarbonisation du transport aérien, qui nécessite des niveaux d’investissement très élevés.
En l’état, le texte réserve le label vert aux avions « zéro émission » et à ceux qui remplaceront les flottes actuelles en respectant certains critères d’efficacité énergétique. L’association Transport et Environnement a calculé que les règles proposées rendraient « vert » 90 % du carnet de commandes d’Airbus.
Les défenseurs de l’environnement estiment qu’elles ne sont pas à la hauteur des enjeux. Jean-Marc Jancovici (The Shift Project) soulève que les avions vendus aujourd’hui devraient déjà être « zéro carbone » pour être compatibles avec la neutralité en 2050. Or, ils consomment seulement 20 % de moins que ceux qu’ils remplacent.
Selon un rapport du Shift Project, seule une réduction progressive du trafic aérien de 3 % par an peut permettre au secteur de respecter les objectifs climatiques. Un appel qui rencontre peu d’écho, si l’on en juge par le récent projet de décret du gouvernement. Ce texte apporte de nombreuses exceptions à la loi climat de 2021, qui prévoyait la disparition des vols intérieurs lorsqu’il existe une alternative en train de moins de 2h30.