Technologies cruciales : la Chine à la pointe des recherches

C’est un basculement que les États-Unis n’avaient pas vu venir. Selon l’Australian Strategic Policy Institute (Aspi), la Chine est désormais à la pointe de la recherche dans 66 des 74 technologies jugées cruciales pour l’avenir. Des petits satellites à l’énergie nucléaire, en passant par les batteries avancées, l’Empire du Milieu impose son rythme.

Le contraste avec le début du siècle est saisissant. Au début des années 2000, les États-Unis dominaient 90 % de ces technologies. S’ils conservent une avance dans une poignée de domaines de niche comme l’informatique quantique, l’Académie des sciences chinoise est devenue la première institution de recherche technologique mondiale.

Au-delà de cette domination académique, c’est un fossé quasiment philosophique qui se creuse. Les États-Unis ont choisi de tout miser sur l’IA. Les géants de la tech y ont investi plus de 350 milliards de dollars en infrastructures l’an dernier, pariant sur une croissance exponentielle. La Silicon Valley semble obsédée par la quête de l’AGI (Intelligence Artificielle Générale), capable de résoudre tous les maux de l’humanité. Un objectif qualifié de « fantasme » par certains experts.

Plutôt qu’une vision quasi-religieuse, Pékin ancre sa technologie dans le concret en « répartissant ses mises ». Si la Chine considère l’IA comme une priorité, elle la traite comme un outil d’efficacité industrielle, pas comme une fin en soi.

Cette approche pragmatique se traduit par une domination écrasante dans les infrastructures de l’économie réelle : usines, robots, chaîne logistique… En 2024, la Chine a investi environ 940 milliards de dollars dans les énergies propres et le réseau électrique, éclipsant ses investissements en IA. Résultat : elle produit aujourd’hui 70 % des véhicules électriques mondiaux, 80 % du solaire photovoltaïque et plus de 75 % des batteries.