« Nous voulons être les leaders des industries vertes du futur ». En réponse aux subventions massives américaines, Valdis Dombrovkis, vice-président de la Commission européenne, souhaite que l’UE légifère à marche forcée pour demeurer compétitive en la matière. L’Inflation Reduction Act américain est, en effet, susceptible d’attirer en masse les entreprises du Vieux Continent et de contribuer à sa désindustrialisation.
C’est pourquoi la Commission a dévoilé jeudi 16 mars deux projets de loi. Le premier, baptisé « Net-Zero Industry Act », vise à ce que l’Europe produise au moins 40 % de ses technologies propres d’ici 2030. L’accent est mis sur les panneaux solaires, l’éolien terrestre ou offshore, les batteries et le stockage, la géothermie, les piles à combustible, le captage et le stockage du carbone.
Le nucléaire, quant à lui, ne figure pas dans le texte, au grand dam de la France. Certaines technologies avancées comme les petits réacteurs modulaires, ainsi que le combustible, pourront cependant bénéficier de mesures d’accélération.
Le second texte entend sécuriser les approvisionnements de l’UE en minéraux critiques comme le lithium, le cobalt ou le silicium. À l’horizon 2030, l’UE devrait être en mesure d’extraire au moins 10 % de sa consommation annuelle (contre 3 % aujourd’hui), d’en transformer au moins 40 % et d’en recycler au moins 15 %.
Les deux projets visent également à simplifier les procédures d’autorisation et les financements, en assouplissant les règles étatiques, en donnant accès aux fonds européens disponibles ainsi qu’au futur fonds européen de souveraineté promis pour la mi-2023. L’UE a besoin de quelque 450 milliards d’euros par an pour sa décarbonation.