Télétravail, en arrière toute ?

« La collaboration en face-à-face est essentielle pour une entreprise créative comme la nôtre ». L’une des premières mesures prises par Bob Iger, de retour aux manettes de Disney, a été de mettre un coup de frein au télétravail. Même son de cloche chez Salesforce. Marc Benioff, son PDG, déplore une chute de la productivité de ses employés depuis 2020 liée, selon lui, à une moindre dynamique de groupe. Au cours des derniers mois, Snap, Tesla et Uber ont également demandé aux équipes de revenir au bureau.

Si la plupart des dirigeants français sont plus mesurés, les critiques s’accumulent aussi à l’encontre du télétravail de ce côté-ci de l’Atlantique. Selon une étude d’ADP, spécialiste des solutions RH, près de deux salariés français sur trois estiment travailler plus lorsqu’ils sont chez eux, sans être payés davantage. Les plus jeunes (18-24 ans) sont même trois sur quatre à éprouver ce ressenti.

La liste des doléances ne s’arrête pas là. Selon une étude menée par l’Institut Paris Région, le télétravail accentue les inégalités entre Paris et sa couronne : 50 % des habitants de Paris intra-muros déclarent télétravailler régulièrement, quand la proportion est de seulement 35 % pour les habitants de la petite et grande couronne.

Malgré ces voix qui commencent à s’élever, la vogue du télétravail ne semble toutefois pas devoir retomber tout de suite. La flexibilité demeure en effet l’un des premiers critères de choix pour les jeunes diplômés arrivant sur le marché du travail.