Télétravail : en arrière toute ?

Qui a récemment déclaré : “Il est tout simplement impossible d’avoir une bonne conversation lors des réunions à distance” ? Eric Yuan lui-même, le Pdg de Zoom, éditeur du célèbre logiciel de visioconférence. Les banques américaines, Goldman Sachs et JP Morgan en tête, avaient été les premières à remettre le télétravail en question, bientôt suivies par de nombreuses autres. Désormais, toutes les grandes entreprises de la côte Ouest (Apple, Google, Meta, Amazon, Tesla…) cherchent à faire revenir leurs employés au bureau.

En mai 2023, une offre d’emploi sur neuf seulement aux États-Unis prévoyait du télétravail, selon LinkedIn, contre une sur cinq en mars 2022. La principale raison invoquée pour expliquer ce retour en arrière est la perte de productivité. Les entreprises concernées estiment que le télétravail à temps plein nuit à l’esprit d’équipe, à l’implication des salariés, à la créativité et à la transmission des compétences. 

Mais devant les réactions des intéressés, elles devront sans doute transiger et proposer une formule hybride. En mai dernier, 300 employés d’Amazon s’étaient mis en grève pour protester contre le retour au bureau.

Si la France est relativement épargnée par cette tendance, c’est parce qu’elle fait partie des pays où le travail à domicile est le moins largement adopté. Les salariés français télétravaillent 0,6 jour par semaine en moyenne contre 0,9 à l’échelle mondiale. Les réticences viennent des patrons comme des syndicats. Ces derniers redoutent notamment le brouillage entre vie professionnelle et privée.