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Transition des villes, transition des champs, même combat ? 

  • Auteur : Decade for Change
  • mardi 8 juillet 2025

Et si la transition écologique échouait, non par manque d’adhésion, mais parce qu’elle est pensée de façon trop uniforme ? C’est la piste qu’explore une nouvelle étude de l’Institut Terram menée auprès de 2 000 Français.

Constat majeur : il n’existe pas de rejet massif de la transition écologique. Une majorité de Français, en ville comme à la campagne, partagent la conviction qu’il faut agir face au dérèglement climatique. Mais ce consensus s’effrite dès qu’il se traduit en sacrifices. À peine 32 % des sondés y demeurent favorables si cela suppose une perte de 100 € par mois. Dans les petites villes et les zones rurales, où les alternatives manquent, la transition est, par ailleurs, souvent vécue comme une suite d’injonctions venues d’en haut, sans accompagnement suffisant.

L’autre intérêt de cette étude, c’est la méthode innovante utilisée, encore assez peu répandue en France. Son nom ? La « régression multiniveau avec poststratification ». Elle sert à prédire une opinion ou un comportement à partir de caractéristiques individuelles comme l’âge ou le sexe, tout en tenant compte des différences entre territoires (communes, départements et régions). C’est un réel changement qui augmente la précision des estimations et évite les biais liés à la surinterprétation de petits effectifs. Là où les sondages traditionnels s’arrêtent à des moyennes, la MRP révèle une carte précise des perceptions locales.

Ce travail pourrait bien être le premier d’une longue série. À terme, la MRP pourrait même devenir un outil clé pour affiner les politiques publiques aux réalités et aux besoins de chaque territoire et mieux cibler les efforts.

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