Transition verte : les États-Unis ferment la porte aux produits chinois

“Défensives, ciblées et réfléchies”. C’est ainsi que Washington qualifie les nouvelles mesures protectionnistes annoncées mardi 14 mai. Joe Biden a décidé d’augmenter drastiquement les droits de douane portant sur l’équivalent de 18 milliards de dollars de produits chinois.

Ceux appliqués aux véhicules électriques chinois vont être multipliés par 4, pour atteindre 100 %. Ceux visant l’acier, l’aluminium et les batteries passeront de 7, 5 % à 25 %. Et ceux concernant les semi-conducteurs et les panneaux solaires grimperont à 50 %. Un moyen pour le président américain de parfaire son plan de réindustrialisation des États-Unis par les industries vertes. Et d’envoyer un message à ses électeurs de la classe moyenne et ouvrière.

Quelles conséquences pour l’économie des États-Unis ? Une note d’Oxford Economics affirme qu’elles devraient être “peu notables”, notamment parce que les véhicules chinois y sont presque absents. Mais le risque de rétorsion est élevé. Or, la Chine raffine la quasi-totalité des minéraux nécessaires à la transition écologique (cobalt, nickel, lithium, etc.) et les États-Unis n’ont pas de solution de substitution. Si le prix de ces matériaux augmente, les investissements dans des projets plus verts pourraient diminuer.

En Europe, le Premier ministre suédois et le chancelier allemand se sont opposés à l’idée de suivre le modèle américain, par crainte de telles rétorsions. D’autant que les objectifs de réduction des gaz à effet de serre risquent d’être difficiles à atteindre en s’appuyant sur la seule offre communautaire. Le risque demeure de voir le marché européen inondé de véhicules électriques chinois à bas prix.