Une transition vers un système énergétique décarboné impliquerait une restructuration profonde de l’économie. Telle est la conclusion à laquelle parvient un collectif d’ingénieurs et d’économistes issus de l’UCLouvain, de l’Agence française de développement, du Shift Project, de l’Université Grenoble Alpes et de l’Inria.
Selon le modèle qu’ils ont mis au point, baptisé Temple, répondre à la demande énergétique mondiale à l’aide de panneaux solaires et d’éoliennes multiplierait par 10 les besoins en capitaux du secteur de l’énergie. Le taux d’investissement de l’économie mondiale (la fraction du PIB non dédiée à la consommation des ménages) devrait passer de 26 % aujourd’hui à plus de 40 %. Des chiffres dignes d’une économie de guerre. Avec comme conséquence une inflation globale soutenue, de 10 % en moyenne.
Mais un tel scénario semble peu probable. D’autant que le coût des projets solaires a bondi en 2023 pour atteindre 60 dollars le MWh, selon un rapport de la banque Lazard. Celui de l’éolien terrestre est passé de 38 dollars le MWh en 2021 à 50 dollars aujourd’hui. En cause, la hausse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et l’instabilité liée à la crise de l’énergie. On observe, en conséquence, un coup de frein inédit des nouveaux projets éoliens en Europe.
Chez les équipementiers du Vieux continent, l’heure n’est plus à la course à la taille. La situation profite à leurs concurrents venus de Chine, où le secteur demeure dynamique. Le chinois Goldwind se retrouve désormais au coude-à-coude avec le leader mondial du secteur, le danois Vestas.