En rachetant Twitter pour 44 milliards de dollars, Elon Musk entendait « libérer l’oiseau de sa cage« . Il semble avoir ouvert en même temps la porte à une horde de complotistes et de climatosceptiques.
Stimulées par la crise de la Covid-19, les équipes de modération de Twitter avaient multiplié les efforts pour encadrer les propos remettant la science en question. Ces années de travail ont été réduites à néant avec l’arrivée du patron de Tesla à la tête du réseau social. En effet, le milliardaire, animé par des convictions libertariennes, a engagé dès qu’il a été aux manettes une vague de licenciement touchant au premier chef les modérateurs de la plateforme.
Au nom de la liberté d’expression, de nombreux comptes bannis – notamment pour des propos erronés sur le climat – ont été réadmis. Et ont donc repris leur activité. Or, leurs messages se révèlent particulièrement viraux. Une étude de l’institut londonien Alan Turing, publiée dans la revue Nature Climate Change, démontre qu’entre 2015 et 2021, le scepticisme climatique a progressé quatre fois plus vite que les contenus pro-climat, qu’ils soient militants ou scientifiques.
Face à la montée en puissance du cyberharcèlement et des « trolls », épuisés par l’explosion des fake news et la manipulation des chiffres sur le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité, de nombreux scientifiques ont quitté la plateforme, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation.